Maison Préfontaine et le Western-Chic

Par Angèle Simon

Temps de lecture : 4 minutes

C’est le jour du premier anniversaire de la marque Maison Préfontaine que nous avons rencontré sa fondatrice, Catherine. Accompagnée d’un café et de son chat (qui voulait absolument boire dans mon verre d’eau!), elle nous raconte l’histoire de sa compagnie, qui se démarque avec son style Western-Chic, dont raffolent les festivaliers et festivalières.

Voyager pour s’inspirer 

Après avoir effectué des études en cinéma, communication et finalement en design de mode, Catherine a travaillé pendant 2 ans avant de tout quitter pour partir en Virginie, aux États-Unis. 

« Je suis partie quatre mois en Virginie pour travailler sur un ranch. J’ai apporté ma machine à coudre. »

Passionnée de chevaux depuis sa tendre enfance, le ranch était un endroit idéal pour se ressourcer. Chaque matin et soir, elle se chargeait d'aller chercher les chevaux, ce qui lui laissait ses journées libres. Ce temps, Catherine l’utilisait pour magasiner des tissus, réparer des vêtements, les remettre au goût du jour ou encore coudre de petites créations pour les habitants autour du ranch. Tout cela lui a redonné goût à la création, chose qu’elle avait arrêté depuis la fin de ses études en 2020. À son retour à Montréal, la jeune designer a la tête remplie de nouvelles idées et décide de fonder sa propre marque. 

C’est donc depuis la création de sa compagnie, que Catherine a trouvé la recette parfaite de l’inspiration : voyager. Quand les idées lui manquent, elle ressent le besoin de partir pour s’inspirer de la nature, des gens, bref, de tout ce qui est différent de son quotidien à Montréal. 

« Je pars bientôt au Costa Rica car je suis en blocage créatif. » 

En revenant à son studio, elle va acheter des tissus qui l’inspire et commence à créer en utilisant la technique du moulage, qui consiste à mouler le tissu sur le mannequin. Une méthode qui est d’ailleurs souvent utilisée en haute-couture.

À la demande

Maison Préfontaine est surtout caractérisée par ses inspirations western, qui reviennent dans chaque pièce de vêtements. C’est d’ailleurs de façon très naturelle et sans vraiment le vouloir que cette esthétique est apparue dans les créations de Catherine. Sa toute première pièce, les jeans Maverick, a donné le ton au reste de la collection, mettant en avant un denim délavé à la main ainsi que des jupes maxi, des minirobes et des corsets.

Dans un esprit de durabilité, la designer produit à la demande dans son petit atelier de Montréal et essaye de se procurer du tissu de façon plus écologique. Son premier fournisseur était d’ailleurs le sous-sol de son père! Quatre rouleaux de denim 100% coton y dormaient ; la créatrice a donc pris l’initiative de les utiliser afin de créer ses premiers morceaux. Plus tard, elle trouve un fournisseur offrant des rouleaux de tissus invendus, évitant ainsi le gaspillage. Garder ses retailles est également une pratique très courante auprès des designers québécois. Catherine les conserve en se disant qu’un jour, elle pourra les réutiliser ou les faire recycler par une manufacture.

WANTED par Maison Préfontaine

La nouvelle collection de Maison Préfontaine est composée de pièces qui complètent ses créations déjà offertes depuis avril 2023. Les jeans Maverick sont de retour dans une nouvelle couleur délavée et s’agencent avec de nombreuses pièces de la collection, telles que des trench coats, des vestes et un crop top. Une nouvelle pièce que tous les hommes s’arrachent : les jeans Nash, dont la partie inférieure se détache pour se transformer en jorts, une tendance phare de l’été 2024.

« Mes coupes sont assez simples, mais j’aime jouer avec les matières, les tissus et les détails. »

Alors que Catherine nous avoue aimer particulièrement créer des vestes et manteaux, l’une d’entre elles retient mon attention. Ornée de logos vintages gravés dans le cuir, cette veste en denim est une pièce unique de la collection. Un peu plus loin, je remarque une veste entièrement fabriquée en retailles de cuir de divans ; et une autre peinte à la main, qui s’avère être une œuvre de Dominique Préfontaine, le père de la designer. Que ce soit des vestes aux tissus inédits, des jambières ornées de bijoux ou encore du jeans délavé; une chose est certaine, l’artisanat est toujours au cœur de la création chez Maison Préfontaine.

Du ranch au festival

Influencée par les célébrités telles que Beyoncé, Pharell Williams ou encore Bad Bunny, la tendance western est clairement là pour rester, et ce, surtout pendant les festivals. D’ailleurs, c’est en habillant les créatrices de contenu Emy-Jade Greaves et Nomey Petit pour le célèbre festival Coachella, que la designer a tracé son chemin dans ce type d’événement. On a également vu ses créations au M.A.D. Festival, lors d’un défilé dansant sur de la musique country, au festival de musique montréalais Osheaga et même au Festival Western de St-Tite. Pour ses prochaines collections, Catherine aimerait encore plus voir ses créations dans les festivals du monde entier, et plus particulièrement dans un endroit qu’on appelle aussi, Black Rock City. 

« J’imagine tellement mon long trench coat à Burning Man. »

Récemment, Maison Préfontaine est également apparu à la télévision. C’est Wissem, un candidat à La Voix 2024, qui a fièrement porté les créations de Catherine devant le public. 

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Dans les prochaines années, la designer aimerait amener ses créations aux États-Unis, où la communauté western est très importante. Elle souhaite également que les touristes du monde entier viennent au Québec afin de découvrir l’une des plus belles richesses de la province : les designers québécois ainsi que leur savoir-faire!